Une petite dizaine de personnes, à l’appel du comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont souhaité ce matin se rendre à la cérémonie d’investiture de la nouvelle préfète de la Vienne et de la région. Celle-ci, passée par les ponts et chaussées, la SNCF et Eiffage, arrive en effet fort opportunément pour les chantiers de Vinci dans la Vienne.
La cérémonie avait lieu au monument aux morts, boulevard Verdun à Poitiers. Un grand nombre de policiers empêchaient tout accès au boulevard, et d’autres bouclaient l’accès au TAP. Les huit militant-e-s, avant même d’arriver sur le boulevard, ont soudain vu leur banderole contre la LGV et l’aéroport de NDDL arrachée par le directeur départemental adjoint de la sécurité publique. Puis tou-te-s ont été contrôlé-e-s, au nom de “l’illégalité de la manifestation” [sic]. Une députée de passage, assistant à l’intervention des flics, a protesté auprès de la préfète, semble-t-il sans grand succès.
Les deux camarades qui venaient de déployer la banderole ont ensuite été carrément embarqués au poste. Les autres militant-e-s se sont dirigé-e-s vers le commissariat pour prendre des nouvelles, mais ont été suivi-e-s par de nombreux policiers rendant compte au talkie-walkie, les filmant comme d’habitude au caméscope. Les deux camarades ont finalement été relâchés quelques heures après. Ils n’ont pour l’instant pas été inculpés.
Depuis quelque temps, alors qu’à Poitiers il n’y avait jusque-là tacitement nul besoin de déclarer de manif, tout rassemblement fait aujourd’hui l’objet d’intimidations policières au prétexte de non-déclaration en préfecture. Mais on n’avait encore jamais vu de gens emmenés au poste pour simple présence sur la voie publique à une dizaine de personnes. Le simple fait de se poser des questions sur les rapports entre l’Etat et Vinci semble une liberté d’expression décidément dérangeante. C’est en tout cas par la répression qu’a débuté, fort symboliquement, cette prise de fonction d’une représentante de l’Etat.
Source : http://fa86.noblogs.org