Le dimanche 10 mars 2013, nous sommes allé-e-s nous promener sur le tracé du futur barreau routier (croient-ils!). Sourires aux lèvres, regards complices,… nos interrogations, nos peurs, nos doutes atténues par une joyeuse détermination et une confiance mutuelle.
Nous nous sommes rendu-e-s sur un chantier de déviation de ligne, derrière Terre-Neuve, qui s’inscrit dans le cadre de la construction du barreau routier.
Nous étions une centaine de tous horizons, de tous ages, avec ou sans terre, avec ou sans salaire, avec pour points communs notre détermination de ne pas laisser les travaux commencer et nos k-ways sous les capuches desquels se logeait un mélange explosif de diversité subversive.
– Les bornes et les piquets de géomètres ont été arrachées.
– un stock de gaines a été percé et rendu hors d’usage
– les câbles et leurs futurs embouts de liaisons ont été sectionnés
– six poteaux électriques en béton armé ont été copieusement fracassé à la masse. Chaqu’un-e se relayait avec engouement, les outils passait de main en main.
– pour le plaisir l’un des poteaux a été abattu, tombant au sol sous les cris de joie.
Lorsqu’il n’y avait plus rien à déplacer, déterrer, éclater, couper ou détruire, nous sommes rentré-e-s en chantant et en cueillant les champignons oranges laissés par les géomètres sur le reste du tracé.
Le barreau routier, c’est un fantasme de 4 voie griffonné sur une carte par quelques aménageurs qui croient tout planifier.
C’est l’axe de communication censé permettre :
– à court terme : l’acheminement du matériel et des machines pour la construction du futur aéroport du Grand-Ouest.
– à long terme : assurer une liaison entre les axes Nantes-Rennes et Nantes-St. Nazaire, reconstituant l’un des segments d’une deuxième ceinture périphérique autour de la métropole nantaise.
A part aux extrémités, les travaux préliminaires (fouilles archéologiques, forages géotechniques) n’ont pas commencé sur la majeure partie du tracé.
S’ils sont parvenus (pour l’instant) à réaliser des fouilles et des forages protégés par une armada de gendarmes, il leur faudra balayer l’occupation et les constructions qui fleurissent sur le tracé de leur 4 voie imaginaire pour continuer d’avancer dans les travaux.
L’attaque de dimanche dernier cible les toutes premières étapes du chantier du barreau routier : déviation de lignes et élargissement des routes connexes.
Le projet de ligne endommagé l’avait déjà été le mois dernier, comme a pu le constater un groupe en ballade sur le barreau le 2 février 2013. L’aéroport est prévu pour 2017 s’ils mettent plus d’un mois à poser sept poteaux électriques, les travaux sont décidément bien engagés !
Attaquer dès maintenant le barreau routier, cela signifie :
– que défendre la zone et lutter contre l’aéroport et son monde ce n’est pas uniquement occuper la ZAD, y vivre dans l’attente des expulsions. C’est construire une offensive par des pratiques de résistance active à l’avancée des travaux !
– que le mouvement ne se laissera pas facilement neutraliser par les pièges tendus par le pouvoir. Comme la commission de dialogue en cours, avec son cortège de négociations, d’accords, de compromis, de possible moratoire et autres arnaques.
– que nous jubilons et que nous recommenceront jusqu’à ce que les décideurs ne dorment plus la nuit à l’idée que chaque étape infime des travaux nécessite une présence policière permanente, que chaque chose construire peut être détruite, qu’il leur faudra des dizaines d’années, des milliards d’euros et des régiments s’ils veulent construire cette aéroport.
Même l’abandon du projet ne permettra aux décideurs ni de reprendre sans résistance les terres que nous habitons et que nous cultivons en commun, ni d’anéantir les liens tissés entre ce bocage et les collectifs partout ailleurs.
Quand armé-e-s de masses, ingouvernables, nous frappons votre béton, c’est tout l’édifice de la Métropole qui vibre et se craquèle !
Quelques membres de la Commission de Dialogue à la Masse
Source : Indymedia Nantes